Trois gisements
Le site de Tazouda, c’est en réalité trois gisements. Pour le moment, car d’autres pourraient encore être révélés. En haut de la colline, le premier, historiquement mis à jour en 1998, a été exploité en 2002. Un peu en contrebas, un autre gisement, dont l’exploitation profonde est encore à venir. Et en bas de la pente, se trouve le site où se sont affairés les paléontologues dans une deuxième campagne de fouilles. A coup de burins divers, de marteaux, d’ustensiles de dentisterie, de scalpels et de… couteaux à huître, ils ont dégagé une zone où affleuraient notamment des côtes, des vertèbres, un débris pelvien… et une énorme tête qui en disait long sur la taille que devait avoir la pièce entière, encore enfouie.
Tout se passait tranquillement, de façon relativement informelle et parfaitement artisanale. Pas d’immense trou béant, pas plus de nuées d’ouvriers en train d’exhumer des carcasses géantes. Rien de spectaculaire. Le néophyte pouvait être déçu mais derrière cette atmosphère bon enfant se cachait une autre réalité : la confidentialité du gisement. “C’est un site que nous avons découvert il y a trois ans. Nous avons sensibilisé les autorités locales pour qu’il soit protégé. Pendant un an et demi, le gisement du sommet a été gardé nuit et jour par les autorités locales et par deux ouvriers que nous avions mandatés”, précise Najate Aquesbi, chef de service au Musée des Sciences de la Terre, à Rabat. Crainte des pillards, sans doute, et des confrères indiscrets peut-être. Comme pour les premières fouilles, les photographes ne furent pas davantage désirés: interdiction totale de saisir la moindre image des lieux, ni des chercheurs.