Feuille 100 000e NI-30-IV-3 (Bel Rhiada)
Aïn Kerma (Boutazart en berbère)
C’est le docteur Greisson qui, en compagnie de M. A. Amazouz, instituteur en poste à Talsint, fit à partir de 1968 le premier inventaire des deux sites à gravures relativement récents d’Aïn Kerma et de l’oued Metlili. Il signalait à l’époque que le site de Kerma était précédé d’aires jonchées d’éclats de silex, de petites dimensions, et le plus souvent assez grossièrement taillés. On y trouvait aussi des outils plus volumineux en calcaire gris (galets), et parfois en grès, dont la plupart avaient les arêtes émoussées par l’érosion. On remarque facilement une série de beaux abris ouverts vers le Sud, peu profonds mais assez bien protégés des vents pluvieux; ils sont de couleur claire tranchant sur le grès foncé ou noirâtre des rochers de la richa.
Les abris à gravures de Kerma sont disposés sur deux étages, le plus grand représentant à lui seul le plan supérieur. Sa vaste paroi porte une grande quantité de gravures, dont la plupart sont récentes. L’élément le plus fréquent est l’arceau ou le fer à cheval, thème favori de la région. On retrouve également beaucoup de cercles quelquefois ponctués au centre. On distingue difficilement plusieurs personnages obtenus par simples grattages de la surface de la roche. Il existe des dessins géométriques difficiles à déterminer. L’ensemble est de “facture générale assez lamentable” dit Greisson. En-dessous, il y a un autre abri qui présente de nombreuses gravures où dominent des lignes géométriques, toutes piquetées, et presque sans trace de polissage. La gravure figurative la plus nette représente un bovidé dans le plus pur style de Tiout (Algérie), d’environ 25 cm de largeur. Un abri plus à l’Ouest donne un bovidé à longues cornes, entravé, et avec une longe aux naseaux (80 cm), des gazelles et des arceaux.
Abri du haut. Importante frise sur au moins 15 mètres. Beaucoup de gravures modernes en surcharge de quelques anciennes difficiles à déterminer.
Abri du bas. Gravures anciennes assez érodées.
A 400 mètres dans l’Ouest, gros bloc en dehors du relief avec des gravures sur une face.
L’Oued Metlili
Accès au site uniquement en randonnée pédestre.
Au départ de la piste, environ 6 kilomètres de randonnée aller-retour, après le barrage du foum pour atteindre le site aux gravures rupestres.
Près d’un ksar ancien abandonné depuis la fin du XIXe siècle. Grande fresque de gravures libyco-berbère sur les parois, visible de loin, en bordure de l’oued.
A Aïn Metlili, on retrouve les mêmes rochers de grès ruiniformes abritant sur leurs parois quelques gravures relativement récentes d’après leur trait peu patiné.
Cavaliers et chameaux équipés ou non de bassours de différentes formes entourent une scène inhabituelle montrant des chiens à la curée sur une charogne ou un gibier.
Dans le voisinage, des autruches gardent leur nid, représenté par un cercle avec des gros points à l’intérieur; on y trouve aussi le contour d’un pied avec ses cinq orteils bien séparés ainsi que deux félins ? mal dessinés.
Des graffitis arabes complètent ces gravures dont le trait est très clair et tranche nettement sur la surface oxydée du roc.
Quelques gravures sur un dièdre en aval de l’oued à quelques centaines de mètres.