Feuille 100 000e NI-30-IV-3 (Bel Rhiada)
Dans l'ensemble montagneux du jebel Harouch, le site de Bordj Ali ou Hadid est situé au Sud, à droite de la piste dès qu’on pénètre dans le bassin de l’oued Safsaf en venant d’Anoual. De nombreuses parois adéquates n’ont été exploitées que dans d’infimes proportions; de plus le flanc du relief est un véritable dédale de grands blocs rocheux qui définissent des chambres dont la plupart, recouvertes de branchages, furent d’excellents abris. Le “clou” du site est un grand bloc de grès d’un peu plus de deux mètres de largeur sur quatre de longueur et 3 de hauteur, visiblement détaché de la paroi qui le protège des intempéries. Il porte sur sa face Est, un serpent qui est le seul visible pour qui passe en contrebas de ce bloc situé à mi-hauteur de la montagne. En se rapprochant on voit apparaître un autre serpent et quelques gravures patinées comme la roche, car cette face est mal préservée des intempéries. En arrivant au pied de ce bloc, on est tenté de monter dessus, ce qui permet de découvrir la surface horizontale formant table. Cette table, bien protégée, est totalement gravée au trait net et profond. Les multiples représentations géométriques sont difficiles à décrire systématiquement, lignes sinueuses ou serpentiformes, quelquefois groupées et encadrées; cercles simples ou concentriques, quadrillages ou grilles, etc... Le plafond étant assez bas, il est difficile d’avoir une bonne vue d’ensemble (pour photographier par exemple). Cette table présente une extrémité nord pointue, s’élargissant progressivement en losange; elle est arrondie sur les côtés, et l’extrémité sud est marquée en rebord par une gravure serpentiforme correspondant à ce que l’on voit sur face verticale quand on arrive sur le bloc. On note plusieurs petites cupules mais il n’y a aucune figuration humaine ou animale, mais par contre on voit dans le bas de la paroi verticale quatre quadrupèdes un peu effacés. Les gravures de cette table présentent de nombreuses similitudes, en dehors de la représentation animale, avec la table découverte dans le même genre de disposition en amont de l’oued El Milalih, dans les jebel Amour au Nord-Ouest de Figuig.
En hauteur, sur une dalle inclinée côté intérieur, gravures modernes mais une frise de trois bouquetins plus ancienne au niveau du sable. Le premier a des cornes recourbées en avant et assez courtes. Le dernier est inachevé, la ligne du dos n’étant pas gravée.
Dans le secteur : éléphant de Bordj Ali ou Hadid, 1,6 mètres de largeur sur le dièdre d’un bloc. Il est presque effacé mais on remarque que ses pattes sont curieusement traitées, cela donne l’impression que le pied en “coussinet” fut considéré par le graveur comme le plus remarquable dans l’animal.
Plus loin et plus haut, sur une belle paroi verticale, 2 bovidés au trait piqueté fin, avec des pis bien marqués. Cette représentation semble supposer que le graveur a été un éleveur plutôt qu’un chasseur; elle est entourée de textes arabes (encore heureux que les gravures aient été préservées)...
Dans le bas, vers l'Est, sur un rocher isolé, assemblage de libyco-berbère modernes.